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Daniel Appell, guide naturaliste, accompagnateur en montagne

Le Faucon pélerin

L’oiseau Dieu

Prouesses aériennes, stratégies de chasses remarquables, aérodynamisme de sa voilure, regard perçant, le Faucon Pèlerin impressionne les humains depuis fort longtemps. À tel point qu’il se retrouve dans le patrimoine culturel de nombreuses civilisations… Mais pas de la même façon !

La pyramide des dieux
Les pharaons de l’ancienne égypte n’ont pas fait dans la dentelle. Ils ont intronisés le Faucon Pélerin comme un de leur dieu favori, Horus. À la fois dieu du ciel et dieu de la guerre. Les immenses yeux du faucon n’étant autre que le Soleil et la Lune !

La pyramide des cieux
Dans toutes les légendes autochtones d’Amérique du Nord on retrouve l’oiseau-tonnerre. Chez les indiens de la côte nord-ouest canadienne il s’agit d’une puissante créature surnaturelle de la mythologie. Elle déclenche le tonnerre en battant des ailes, fait tomber la foudre en clignant des yeux et les orages ne sont que les reflets de ses combats contre un énorme serpent à sonnettes ! Les individus foudroyés, et ayant survécu, deviennent souvent des chamans car ils se trouvent ainsi investis des pouvoirs de cet oiseau mythique…

La pyramide alimentaire
Le Faucon pélerin qui n’a que peu de prédateurs naturels, se nourrit exclusivement d’oiseaux. Oiseaux qui se nourrissent eux-mêmes d’insectes, coléoptères et autres vers de terre. Lesquels se sont repus de matières végétales et de micro-organismes. Ainsi, pour obtenir un kilo de Pèlerin, le Faucon aura dévoré environ dix kilos d’oiseaux qui auront eux-mêmes avalés cent kilos d’insectes qui auront de leur côté fait leur affaire à environ mille kilos de matière végétale… Ainsi, une tonne d’herbe est nécessaire pour fabriquer un kilo de Faucon Pèlerin.

La pyramide chimique
Les engrais, herbicides, insecticides et autres pesticides allègrement répandus dans la Nature par les humains se retrouvent dans le corps des insectes. Les oiseaux qui s’en délectent, héritent et concentrent ainsi toutes ces substances chimiques dans leur propre organisme. Le Faucon Pèlerin, au fil de ses repas poursuit cette concentration mortelle dans les graisses de son propre organisme. Où la pyramide alimentaire copie la pyramide chimique…

La pyramide mortelle
Les conséquences de cette concentration ne se sont pas fait attendre et peuvent se manifester de plusieurs façons… Les femelles devenues stériles pondent des œufs sans embryon. Ou bien l’embryon est présent et viable mais il meurt empoisonnée. Ou encore la coquille est tellement mince que le moindre choc la fait éclater en mille morceaux et sinon, felée, elle ne peut empêcher un dessèchement et une éclosion prématurée de l’oisillon qui ne peut survivre bien longtemps… Sans compter les collectionneurs d’œufs, les fauconniers et les tirs, bien sûr accidentels. Et la population de Pèlerin plonge…

Renaissance
Après des décennies dramatiques dans toute la France, la population savoyarde de nicheurs est aujourd’hui de 40 à 50 couples. Grâce aux protections juridiques et administratives, à la surveillance des nids, au déclin de la fauconnerie. Seule la perturbation des sites de nidification reste un souci.

Alors, Laissons donc l’Oiseau Dieu dans le domaine des cieux pour lui garder toute sa place dans notre imaginaire…

Sources : La Hulotte n° 42-43, 45 & 46 / Le faucon pélerin, R.-J. Monneret, Les sentiers du naturaliste, delachaux et niestlé / Le livre blanc de la faune de Savoie du Cora de Savoie.

Le faucon pélerin

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