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Daniel Appell, guide naturaliste, accompagnateur en montagne

Les névés de montagne.

Les névés de montagne sont ces plaques de neige qui persistent au printemps, voir beaucoup plus longtemps dans certains endroits froids. Ils sont très photogéniques mais si votre randonnée en croise un, quelques précautions s’imposent…

On peut rencontrer ces plaques résiduelles de neige en dehors des zones glaciaires, dans les alpages peu exposés au soleil par exemple. Cette neige est appelée à fondre mais, parfois, dans certain creux à froid, dans un versant ou un repli de terrain très ombragé, elle peuvent persister jusqu’à l’automne ! Bien que gorgée d’eau et très souple dans la journée, ces névés peuvent être gelés au petit matin. Et obliger à de sérieux détours.

Méfiance donc… en particulier au printemps dans les replis de terrain que le soleil ne réchauffe pas encore suffisamment pour déclencher la fonte. Alors si vous devez vraiment traverser un de ces névés, prenez des précautions…

Comment traverser un névé de montagne ?

Tout d’avord, de bonnes chaussures qui accrocheront dans la neige un peu à la façon des crampons utilisés par les alpinistes. Si vous portez des chaussures légères, genre tennis ou basket (en bon français ! ) vous risquez de partir dans une glissade totalement incontrôlée… Et si vous atterrissez sur un pierrier en contre-bas, gare à la casse !

Un bâton solide ou mieux un petit piolet de rando serait idéal dans ce genre de situation. Apprenez cependant à vous en servir avant ! Ne serait-ce que pour tailler de petites marches plates dans la neige et préparer ainsi le cheminement de votre traversée.

Si malheureusement, vous chutez dans un névé, n’oubliez pas que même dans une pente modeste, vous allez prendre très vite de la vitesse. Beaucoup trop de vitesse… Surtout si vous portez des vêtements en fibres synthétiques qui glissent particulièrement bien sur la neige.

Un seul impératif dans ce cas : vous arrêtez au plus vite. La technique est simple. Sur le papier.

Comme dans une BD, faites le chat à qui l’on veut faire prendre un bain : il se retourne sur le ventre sors toutes ses griffes et les plantes dans tout ce qui se présente…

Faites la même chose : retournez vous sur le ventre, dressez vous sur vos mains et pieds et enfoncez-les dans la neige de toutes vos forces.

Vous pouvez aussi utiliser votre piolet : bien en main dès le début de la traversée du névé, vous pourrez le planter dans la neige pour vous freiner puis vous arrêter le plus vite possible.

Bien sur, dans de la neige dur, cela ne va pas être une partie de plaisir. Mais pensez à ce qui vous attend :
un pierrier pour vos chevilles appelées à être réduite en puzzle façon 1000 pièces, une sympathique barre de rochers vous invitant à un vol plané qui risque de s’achever… très mal ?

Si j’ai noirci le tableau, ce n’est que pour bien vous alerter sur la beauté et l’insignifiance parfois trompeuse des névés.

Aussi, avant toute traversée, évaluez bien les risques encourus : équipement, longueur de la traversée et surtout, points d’atterrissage éventuels.

Et si le moindre doute persiste, faites le tour !

Bonne rando !

Les névés de montagne

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