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Daniel Appell, guide naturaliste, accompagnateur en montagne

La Réserve Nationale de Chasse et de Faune Sauvage des Bauges.

Le Parc des Bauges et le chamois

Le Chamois est un animal emblématique de la montagne, au même titre que le bouquetin. Il est devenu aujourd’hui la vedette de la réserve des Hautes Bauges qui lui doit sa création. L’histoire du chamois, désormais bien présent dans tout l’arc alpin, n’a pourtant pas été toujours aussi tranquille. Et celle de la Réserve Nationale de Chasse et de Faune Sauvage des Bauges (RNCFS) non plus !

En 1913, l’Administration des Eaux et Forêts, ancêtre de l’ONF (Office National de la Forêt), prend conscience de l’intérêt des terrains domaniaux qu’elle gère dans le massif des Bauges. En particulier pour la sauvegarde de la faune sauvage.

À l’époque, la montagne est bien plus peuplée qu’aujourd’hui. La grande faune sauvage est chassée à outrance. Les populations d’ongulés s’effondrent. À commencer par celle du chamois.
L’Administration des Eaux et Forêts cherche des territoires où suspendre totalement la chasse afin de laisser la faune sauvage, et en particulier le chamois, reprendre du poil de la bête.

Les territoires des Hautes Bauges, situés à l’est et au nord du massif sont parfaitement adaptés. Des reliefs abruptes, de profondes vallées, des combes herbeuses, et de grandes forêts.

Les premiers territoires retenus pour cette réserve sont les forets de la Combe d’Ire et de Saint-Ruph. Plus tard ce sont les forêts de Bellevaux, de Fournieux, de la Lavanche et de Coutarse. Le droit de chasse y est suspendu pour y créer une Réserve de Chasse Domaniale.
Et en 1955, ces territoires forment une réserve nationale de chasse.

Ainsi, c’est le chamois qui motive la création de cette Réserve nationale.

Laisser la faune sauvage tranquille : un succès !

Ainsi, petit à petit, le chamois est devenu un animal emblématique du Parc des Bauges. Aujourd’hui on peut l’observer dans son habitat naturel moyennant une randonnée dans le massif.
Désormais on compte près de 2 500 chamois dans cet espace de 5 205 hectares. Ce sont essentiellement des territoires de forêts, d’alpages et de rochers. Des territoires sauvages, au cœur des Bauges, aux pieds des plus hauts sommets du massif.

Ensuite, après des agrandissements et des modifications successives, ces territoire sont devenus, en 1995, la Réserve Nationale de Chasse et de Faune Sauvage des Bauges ou RNCFS.
Puis, en 2003, le Parc Naturel Régional des Bauges en devient co-gérant avec l’ONF (Office National des forêts) et l’ONCFS (Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage).

Et le succès de cette démarche est bien vite constaté : les populations de chamois se reconstituent et colonisent à nouveaux ces territoires.
D’ailleurs, ce succès transforme même la réserve de faune sauvage des Bauges en pépinières à chamois pour venir renforcer les populations de chamois déclinantes dans tous l’arc alpin !

Ainsi, de 1959 à 1998, pas moins de 529 individus sont transférés dans d’autres massifs : Chartreuse, Vercors, Taillefer, Aravis, Vanoise, Mont-Blanc, Chablais… !

Progressivement, l’étude scientifique de l’espèce, ainsi sauvée d’affaire, devient la première préoccupation des gestionnaires.

L’invention de la Cham’Arche et les captures annuelles vont donner une moisson d’informations aux chercheurs dans de nombreux pays. Tout ceci a finalement grandement fait progresser les connaissances sur la vie et le comportement des chamois.

Aujourd’hui, l’Etat, les communes, les associations locales, les agriculteurs et bien sur le Parc Régional Naturel des Bauges travaillent ensemble pour poursuivre cette belle réussite.

La réserve de faune sauvage des Bauges

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