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Daniel Appell, guide naturaliste, accompagnateur en montagne

Robert Hainard (1906-1999)

Robert Hainard est un naturaliste, artiste, pionnier de la pensée écologiste… Un acteur incontournable de l’écologie. « La nature, c’est ce qui existe en dehors de l’homme »…

Robert Hainard le naturaliste.

Né en 1906, Robert Hainard est l’un des plus grand naturaliste du XXe siècle. Passionné par la faune sauvage et libre, il a réussi a observer, dans son milieu naturel, la presque totalité de espèces animales européennes ! Sa quête insatiable commencé dès la plus tendre enfance l’a mené aux quatre coins du continent. Appréciant les bivouacs, la pleine lune avait ses faveurs pour de magiques affûts nocturnes…
Son œil aiguisé d’expert lui a permis d’observer le comportement des mammifères et des oiseaux dans leurs habitats naturels, la floraison des plantes, le mimétisme des insectes.

Sculpteur, graveur, dessinateur et peintre, il est aussi l’un des grands artistes animalier du XXe. Il a ramené du bout de son crayon plus de 35000 croquis et aquarelles ! Saisissant formes et mouvements avec justesse, il a transcrit avec émerveillement toutes les sensations et bonheurs de sa quête.
Il tirait lui même sur une presse à bras des gravures sur bois et a ainsi vécu de son art et principalement de ses estampes.

Montrant que la nature se débrouille très bien seule, sans l’aide ou l’intervention humaine, il dénonça cette « tentation humaine de supprimer tout ce qui ne porte pas son empreinte. Cet esprit de jardinier de la nature. »
Une nature tirée au cordeau, proprette, sans folles herbes, où rien ne perturbe la volonté maniaque des hommes de tout transformer et organiser selon leur volonté : « réguler » la faune, « rectifier » les cours d’eau, « aménager » les espaces…
Il a ainsi contribué activement à la protection de la nature, notamment des rivières, à la préservation ou à la reconstitution de la faune originelle, à la réhabilitation des grands prédateurs et à la création de réserves naturelles en Suisse.
Militant naturaliste de la première heure, il s’est battu pour le Rhône, contre l’urbanisation galopante ou le nucléaire. En soulignant l’incompatibilité fondamentale entre expansion économique et protection de la nature.

Robert Hainard le penseur engagé.

Il a définit la nature comme cet autre, radicalement différent, spontané, cosmique, que l’homme n’a pas fait, et qui vit en dehors de son activité rationnelle et des systèmes. Affirmant que la vertu de la nature est d’être sauvage et que la vie humaine ne vaut guère la peine d’être vécue dans une nature totalement artificialisée. « Nature et et civilisation doivent se ramifier l’une vers l’autre comme le sang et l’air dans les poumons.»
Pour lui, l’homme n’a pas le droit de soumettre la nature à ses seuls intérêts égoïstes alors qu’il ne peut que s’enrichir à son contact. D’un point de vue humain, l’homme ne faisant pas partie de la nature, il doit la voir comme son complément opposé et indispensable, l’autre irréductible et adorable. Un bel hymne à la diversité…

C’est pourquoi, pour lui, l’arrêt de l’expansion économique qui s’auto-justifit sans fin est une nécessité. Pourtant, la plupart de nos contemporains ne veulent pas admettre que l’homme ne doit pas conquérir et coloniser toute la nature mais que bien au contraire il doit laisser de l’espace pour la vie des autres espèces.
Et descendre de son piédestal occidental gavé de technologies pour respecter le principe de la vie autour de lui. « Pour sauver la nature, l’homme d’aujourd’hui est contraint à la modération.» La nature sauvage étant essentielle pour la biodiversité (terme à la mode qu’il n’employait pas ! ) mais aussi d’un point de vue éthique et éducatif.

Pour lui, l’écologie était « la science de la vie dans sa totalité.» La grande leçon de l’écologie moderne étant le respect et l’intégration dans le vivant et non sa transformation. L’homme dominant enfin ses compétences technologiques se doit de reprendre une place plus humble au sein de la biosphère.

Quelques citations de Robert Hainard :

« Les seuls gens heureux sont ceux qui jouissent de la beauté du monde, disait-il.»

« La nature sauvage est indispensable à notre équilibre mental, social et culturel. »

 

Sources : www.hainard.ch/ – L’écologiste, N°19/Août 2006 – Le miracle d’être, 1997 – Recours à la nature sauvage, 2007.

Robert Hainard, un pionner de l’écologie.

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